Publié dans ChallengeAZ, Généalogie

C comme Charron à Carnoët

Étrangement la commune de Carnoët représente beaucoup pour moi alors que je n’ai dû m’y rendre qu’une fois ou deux, il y a plus de deux décennies de cela. Et pourtant avec la commune d’Yssingeaux en Haute-Loire, où je ne suis allé qu’une fois, c’est un des villages dont j’ai le plus entendu parler et où je n’ai jamais passé de temps. Contrairement à Guenroc (Côtes d’Armor) ou de Pleurtuit (Ille-et-Vilaine).

C’est pour cela que j’ai décidé aujourd’hui de me rendre dans cette commune. Mais à quelle époque ? Le dernier SOSA de mon arbre à y être né et à y avoir vécu est mon grand-père maternel Joseph BOUBENNEC, il y est né en 1923.

C’est parti ! Rencontrons les premiers carnoëtois, ou presque, de ma famille au travers de Grégoire BOUBENNEC.

Nous sommes en 1925, j’arrive au lieu dit de Lannay, où se trouve leur maison. La famille de Grégoire est partie Plourac’H entre 1911 et 1918. Ils ont probablement dû quitter le moulin de Kerrohan peu de temps après le décès de Jean-Marie, le père de Grégoire. Il est décédé en 1903 et Marie LE FOLL, la mère, agée 55 ans, n’a peut être pas eu la force de continuer le métier de meunière.

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Joseph Boubennec ~ 2 ans (Collection Personnelle)

J’arrive devant la maison, de la fumée sort de la cheminé et je vois la lumière vacillante des bougies illuminée les vitres. Le jour se lève et la maison est déjà pleine de vie. J’entends un bébé pleurer. Ce doit être mon grand-père, son frère Raymond n’étant encore né. Joseph va bientôt fêter ces 2 ans. Je m’avance vers la maison pour mieux voir à l’intérieur. Grégoire semble avoir retrouver le sourire malgré les douleurs à l’omoplate droite qui lui rappel tous les jours sa blessure à la guerre et l’éclat de balle qui est toujours présent dans son poumon. Je le vois boire un grand bol de lait chaud, sa moustache est blanchi par un peu de lait. Il se lève, il embrasse Joseph sur le front et s’approche d’Augustine pour faire même avant de partir pour une journée de travail.

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Maison de Grégoire & Augustine à Carnoët (2016)

Il est devenu charron sur la commune. Je le suis dans les rues, il est relativement tôt et il n’y pas encore grand monde. Il rejoint son atelier sur la rue Principale. Il y a déjà une personne devant. C’est Jean-François, le mari de Anne-Marie, la soeur d’Augustine. Il est venu chercher sa roue pour sa charrette. Grégoire lui explique qu’il a dû refaire l’embattage de la roue et changer le moyeu, le précédent étant vermoulu.

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CGH Poher ~ Rue Principale

Jean-François, un grand bavard, commence à raconter moult histoires. Tout en discutant, Grégoire se saisit de son herminette pour commencer son travail. Le charron est un vrai tout à tout. Il doit manier le bois, connaître les essences des bois pour utiliser le bon bois en fonction de la pièce à travailler. Il doit aussi savoir travailler le fer mais ça c’est la partie qu’il maîtrise le moins. Il peut heureusement compter sur son fidèle frère Yves qui lui aussi est charron.

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Charrons aux travail (http://www.vocance.fr/)

Tout comme Jean-François, il est heure pour moi de prendre congés. Je repasse par chez Grégoire pour voir une dernière fois mon grand-père. Augustine est aux fourneaux tandis que Joseph bien heureux dans son berceau en bois (quel hasard !), se repose.

3 commentaires sur « C comme Charron à Carnoët »

  1. J’ai hâte d’être à la D … je n’ai absolument aucun ancetre dans les régions parcourus. Mais je dévore vos articles un peu comme je lirai un roman ou quoi merci pour ce voyage dans le temps

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